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sábado, 2 de marzo de 2013


Mes idées délirantes

J’entends des voix
Dans la faussée de l’oubli
Je vois des corps meurtris
Ondulant dans l’avenue déserte
De la démocratie.
Je vois des sangsues,
Des lézards
Des rapaces,
Des charognards,
Toutes les espèces rares
Engendrées
Par ces rapports incestueux
Ces viols collectifs,
Ces coups bas,
Nés des velléités matricides
Des indignes fils
De cette matrice libératrice,
Maudite par les saints importés
Et les dieux profanés.

Je vois des bouches cousues
Des mémoires trouées
Des victimes se métamorphoser en bourreaux,
Des accusés au banc des plaignants,
Et des assassins demander des comptes.

Je vois du sang jaillir
De ces cicatrices de cauchemar;
Toutes ces mémoires souillées
Surgir, se redresser
Pour être enfoncer
À nouveau dans leur trou.

Je vois Thémis en colère
Folle de rage
Dans son fond intérieur
Voulant faire usage de son glaive
Pour que règne une fois la Justice.
np
2/3/13

domingo, 15 de julio de 2012

je suis moi, quant à vous je vous plains...


Je suis moi,
Et je tue le rythme à vos oreilles empruntées.
Je cherche l’esthétique de mon style
Dans la beauté de sa cause,
J’empile les mots
Comme un tas de rien,
Et je crache à vos yeux un chaos,
dont le fond et la couleur
ne rythment pas à vos refrains.
Je suis moi,
Et je résiste à la tentation de vous plaire
de succomber un jour dans le vide des mots,
et le croassement des perroquets.
Anathème!
Oh anathème..!
Je me réjouis de ce blasphème,
Tant que je serai moi.
Quant à vous,
Je vous plains…
                                  nicot pierre.

sábado, 14 de julio de 2012

La Canne...


La Canne.

Elle a la saveur qu’on veut.
Elle a le goût qu’on la donne.
Du miel..?
Du fiel...?
Ça ne vaut rien de savoir,
C’est mieux comme ça.
Mais quand la langue
De papilles de la conscience se dotent,
Le sucre devient amer
Et l’alcool répugnant,
Ca a le gout de l’enfer,   
De la sueur mêlée au sang,
On sent tordre les triples,
Pour faire couler le fiel de ces nègres;
Marrons de  leur propre terre,
De leurs propres frères;
Fuyant la pluie de la misère
Pour se baigner dans l’océan
De l’infrahumain,
Là oú les hommes ont en premier
Bénéficié de notre liberté,
De notre indépendance,
On nous rend encore esclave
Plus de deux siècles après.
Le soleil se lève à la mer,
Comme il s’étend sur les champs de canne,
Dans l’arrière-cour du paradis
Au verso des plus belles plages du monde.
Des hommes y laissent leur peau
Pour donner de la saveur à notre café
Et l’arôme à nos folles ivresses.
Pour oublier, se taire
Et vivre avec ce qu’on ne peut changer.
Mais les poches qui par la sueur se remplissent,
Ne déjeunent pas le sang des autres.
Les esprits qui de la conscience se nourrissent
Se révoltent face à la misère des plus faibles.

                                                                         Nicot Pierre,  14/7/12







miércoles, 22 de febrero de 2012

Nationalisme en Haiti: la Démagogie d'un Patriotisme excessif.

Je lisais Ernest Renan et je partageais complètement sa définition du nationalisme se référant à une adhésion volontaire des individus habitant un territoire donné à des valeurs fondamentales communes; mais l’expérience m’a démontré la simplicité de cette définition, et m’a fait découvrir combien ce concept était ambigu.
À l’origine peut-on croire que ce terme provient de la révolution française et surtout du principe des peuples à disposer d’eux-mêmes, c’est-à-dire être indépendant  et vivre en toute liberté sans aucune contrainte, ni assujettissement de l’extérieur. Un exemple mondialement connu c’est l’indépendance haïtienne au détriment des colons français en 1804. Victoire prise au prix du sang sur les champs de bataille, qui nous donne un sentiment de fierté nationale, mais aussi de haine et de xénophobie; ce qui explique qu’au lendemain de l’indépendance on a dû faire ce que le Général Dessalines avait ordonné : le massacre des français restés sur le territoire de la première République Nègre du monde.
Ainsi faut-il le reconnaitre que le nationalisme est toujours marquer par cet excès de zèle, ce patriotisme excessif qui nous fait faire des bêtises.  
Autre aspect important de la question est de considérer certains défenseurs de cette dite idéologie manipulatrice ne visant qu’à réunir les masses autour d’une idée nationale à glorifier. Nous n’irons pas loin, on a l’exemple des duvaliéristes qui ont imposé la doctrine du noirisme; ils ont gardé le pouvoir pendant 29 ans dans une des plus féroces des dictatures jamais vues dans les Amériques.
Sous la terreur de cette dictature, plusieurs de nos compatriotes ont dû été exilés quand ils ne rendaient pas leur âme à Fort-Dimanche. Ainsi au nom du nationalisme, on a vu nos compatriotes persécutés pour leur opinion politique comme des traitres nationaux qu’il a fallu abattre. Ils se sont rendus par milliers vers les pays occidentaux tout au long de cette dictature, la situation économique et sociale dans laquelle ils évoluaient les a contraints à adopter une autre nationalité.
Au lendemain du 7 février, on croyait sortir de l’emprise de ces nationalistes véreux, mais c’était pour la plus belle. On a cette fois promulguer une nouvelle constitution garantissant une fois de plus l’exclusion totale de nos ressortissants vivant à l’étranger qui ont une nationalité étrangère. Non seulement ça, ils ont ignoré complètement l’existence de nos exilés économiques qui vivent dans les plantations sucrières en République Dominicaine.
Au nom du nationalisme on n’a jamais su créer la nation. Cette chose qui nous unit tous. On n’a jamais pu accepter notre consanguinité comme preuve de notre fraternité. Au point que nous avons perdu toute humanisme envers notre propre nous. La nation c’est nous, pas eux-mêmes, qui ne partagent pas notre opinion, qui n’ont pas le pouvoir. Alors si vous allez, allez nèt, on a plus besoin de vous. Ainsi partent les intellectuels, les artistes, les sportifs, les riches, les pauvres, dites-moi qui ils n’ont pas chassé du pays.
Ainsi nous avons par nos lois, condamné nos frères et sœurs de la diaspora à se taire dans les débats nationaux, mais nous ne cessons d’espérer leur aide financière. Les chiffres parlent d’eux même, le montant des transferts dépasse les 2 milliards de dollars par an. Et aujourd’hui encore plusieurs millions ont été prélevés sur les transferts et les minutes de communication vers Haïti effectués par cette diaspora. Combien de fois une taxe a été prélevée sur un secteur national pour une nécessité nationale comme l’éducation dans l’histoire de ce pays?
Aujourd’hui on ne peut plus continuer avec cette politique d’exclusion, on devrait plutôt se mettre à la chasse de tous ceux qui sont soupçonnés d’être haïtiens et les inviter à revenir dans leur pays, en leur disant qu’on n’a pas seulement besoin de leur argent mais aussi de leur talent, de leur savoir-faire pour sortir le pays de ce marasme économique. Et ceci avant qu'il ne soit trop tard, car les descendants de ses haitiens de la diaspora sont appelés à se dessouder de Haiti à force de les repousser, il n'y aura plus de transfert. Alors nous avons plus intéret à les attirer. 
Si le nationalisme se définit à travers le respect de lois antinationales je suis antinationaliste. Mais si les intérêts des nationalistes passent par la réconciliation des nationaux avec eux-mêmes, et le rejet de toute forme d’exclusivisme nationaliste pour une inclusion qualitative de tous les fils et filles du pays je suis le premier des défenseurs de ce nationalisme éclairé.

Nicot Pierre.




viernes, 20 de enero de 2012

Ode à Ouanaminthe


Le concert de basse-cour a mis fin à mon long sommeil estival. Le soleil tarde encore à ouvrir ses yeux d’or. Les lampadaires du quartier illuminent le crépuscule des marchands dont les pas foulent le sol à peine arrosée de la sueur de la nuit écoulée. Les gouttes de rosée se mêlent à l’essence des fleurs déjà écloses qui embaument l’atmosphère du parfum d’Éden.

Sur la cour, une femme en sueur manipule un petit moulin. Sur un réchaud de bois bouillonne la cannelle de l’AK100. Le Café de la voisine transporte dans ma chambre tout l’arôme du Mont-Organisé. Et je sais toute suite, par la senteur du matin, quel jour on est, où je suis réveillé.

C’est à Ouanaminthe! Du temps où les vacances faisaient rêver aux écoliers, où l’on jouait encore au marbre et à la toupie; du temps des largos-délit et des cache-cache, où l’on sautait encore à la corde, et l’on jouait aux devinettes; le temps où l’on racontait des contes, et regardait Languichatte les vendredis soir; ce fut le temps où les jeunes vivaient pleinement leur jeunesse.

C’est là, le temps où les rendez-vous de l’île se donnait sur la frontière, et que les champêtres retrouvaient leur sens au Paradis. La ville d’Amor, de Septen et de Tropic. Là où Boukman Experyans a poussé ses premiers cris et que le vaudou a gravi pour la première fois un podium.    

C’est à Ouanaminthe! Là où le volley-ball semblait prendre naissance, et le football eut connu plus de talents, que l’A.S.O a connu de succès.
C’est sur ce coin de terre, perdu dans le Nord-est que j’ai vécu les plus adorables moments de ma vie. Là où l’amour m’a souri pour la première fois, où je confondais mes rêves, avec ma réalité journalière.

Massacre! triste nom pour une rivière; mais tu m’évoques tant de souvenirs agréables avec mon père, que je te dois des pèlerinages pour te remercier. Assis derrière son bécane, on se rendait tous les après-midi presque, à nous livrer dans ton lit et dans ton eau si chaude et si claire.

Seau-d’eau Canna! toi qui m’as vu perdre ma virginité, tu restes dans ma tête comme un oasis, un creuset, une de ses richesses naturelles qui fait la beauté de notre cité.

Ouanaminthe, c’est la ville des grands, c’est la ville des forts. C’est la terre des génies, un haut lieu de la mémoire.

Ouanaminthe Je T’aime!

On n’avait pas besoin de toi

On n’avait pas besoin de toi,
Et puis tu es passé
Sans t’avoir invité
À la célébration de notre misère;
Tu as mis à nu
Trop tôt ou trop tard
La réalité explosive de notre triste laideur.
On n’avait pas besoin de toi,
Et puis tu es passé
Pour nous avilir face au monde
Et faire état de la grandeur notre méchanceté;
Pour nous enseigner en vain
Les vertus de la générosité.
On n’avait pas besoin de toi,
Et puis tu es passé
Pour nous donner la nausée
De ces élites déshéritées;
Pour nous faire avaler
La honte de notre passé glorieux
Et nous faire croire
Dans le brillant avenir de la honte.
On n’avait pas besoin de toi
Et puis tu es passé
Pour  enrichir les riches
Qui nous ont appauvris
Et qui continuent à nous humilier.
On n’avait pas besoin de toi,
On ne t’aurait jamais invité
On aurait pu toujours tout secouer
Et faire tomber le système
Détruire les forteresses
Qui nous condamnent au sous-développement.
On aura plus besoin de toi.

miércoles, 26 de enero de 2011

La verité aveuglante...



La lumière crève les yeux,
Et les photorécepteurs
ne perçoivent plus les couleurs.
En noir et blanc,
A une dimension,
Ainsi,
se résume notre vision.
On voyage…
Et on se perd.
Les pires images,
de vrais cauchemars,
tout rode autour de nous
Comme ces lettres indélébiles
Qui, en lisant se défilent
A gauche de ces pages
Écrites par quelqu’un d’autre.
On anticipe toujours  la prophétie,
Et on la subit quand même.
On pleure, et
On essuie ses larmes,
Avant qu’elles ne tarissent,
Espérant la prochaine sentence.
On s’envole si souvent vers l’au-delà,
Qu’on  parvient à y  habiter
on y pense à chaque fois
et on oublie même
le plus prochain instant à vivre.
On se crée sa propre théorie du temps,
Et chaque instant
Correspond à une vie
Et est fait pour célébrer le vécu.
L’avenir reste  éclipsé par notre  ignorance
et par notre génie à faire durer ces mensonges
qui nous condamnent
a la maudite vérité du futur.
Et…
l’apocalypse nous surprendra
En pleine période d’inertie.
                                                                Nicot Pierre.