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miércoles, 22 de febrero de 2012

Nationalisme en Haiti: la Démagogie d'un Patriotisme excessif.

Je lisais Ernest Renan et je partageais complètement sa définition du nationalisme se référant à une adhésion volontaire des individus habitant un territoire donné à des valeurs fondamentales communes; mais l’expérience m’a démontré la simplicité de cette définition, et m’a fait découvrir combien ce concept était ambigu.
À l’origine peut-on croire que ce terme provient de la révolution française et surtout du principe des peuples à disposer d’eux-mêmes, c’est-à-dire être indépendant  et vivre en toute liberté sans aucune contrainte, ni assujettissement de l’extérieur. Un exemple mondialement connu c’est l’indépendance haïtienne au détriment des colons français en 1804. Victoire prise au prix du sang sur les champs de bataille, qui nous donne un sentiment de fierté nationale, mais aussi de haine et de xénophobie; ce qui explique qu’au lendemain de l’indépendance on a dû faire ce que le Général Dessalines avait ordonné : le massacre des français restés sur le territoire de la première République Nègre du monde.
Ainsi faut-il le reconnaitre que le nationalisme est toujours marquer par cet excès de zèle, ce patriotisme excessif qui nous fait faire des bêtises.  
Autre aspect important de la question est de considérer certains défenseurs de cette dite idéologie manipulatrice ne visant qu’à réunir les masses autour d’une idée nationale à glorifier. Nous n’irons pas loin, on a l’exemple des duvaliéristes qui ont imposé la doctrine du noirisme; ils ont gardé le pouvoir pendant 29 ans dans une des plus féroces des dictatures jamais vues dans les Amériques.
Sous la terreur de cette dictature, plusieurs de nos compatriotes ont dû été exilés quand ils ne rendaient pas leur âme à Fort-Dimanche. Ainsi au nom du nationalisme, on a vu nos compatriotes persécutés pour leur opinion politique comme des traitres nationaux qu’il a fallu abattre. Ils se sont rendus par milliers vers les pays occidentaux tout au long de cette dictature, la situation économique et sociale dans laquelle ils évoluaient les a contraints à adopter une autre nationalité.
Au lendemain du 7 février, on croyait sortir de l’emprise de ces nationalistes véreux, mais c’était pour la plus belle. On a cette fois promulguer une nouvelle constitution garantissant une fois de plus l’exclusion totale de nos ressortissants vivant à l’étranger qui ont une nationalité étrangère. Non seulement ça, ils ont ignoré complètement l’existence de nos exilés économiques qui vivent dans les plantations sucrières en République Dominicaine.
Au nom du nationalisme on n’a jamais su créer la nation. Cette chose qui nous unit tous. On n’a jamais pu accepter notre consanguinité comme preuve de notre fraternité. Au point que nous avons perdu toute humanisme envers notre propre nous. La nation c’est nous, pas eux-mêmes, qui ne partagent pas notre opinion, qui n’ont pas le pouvoir. Alors si vous allez, allez nèt, on a plus besoin de vous. Ainsi partent les intellectuels, les artistes, les sportifs, les riches, les pauvres, dites-moi qui ils n’ont pas chassé du pays.
Ainsi nous avons par nos lois, condamné nos frères et sœurs de la diaspora à se taire dans les débats nationaux, mais nous ne cessons d’espérer leur aide financière. Les chiffres parlent d’eux même, le montant des transferts dépasse les 2 milliards de dollars par an. Et aujourd’hui encore plusieurs millions ont été prélevés sur les transferts et les minutes de communication vers Haïti effectués par cette diaspora. Combien de fois une taxe a été prélevée sur un secteur national pour une nécessité nationale comme l’éducation dans l’histoire de ce pays?
Aujourd’hui on ne peut plus continuer avec cette politique d’exclusion, on devrait plutôt se mettre à la chasse de tous ceux qui sont soupçonnés d’être haïtiens et les inviter à revenir dans leur pays, en leur disant qu’on n’a pas seulement besoin de leur argent mais aussi de leur talent, de leur savoir-faire pour sortir le pays de ce marasme économique. Et ceci avant qu'il ne soit trop tard, car les descendants de ses haitiens de la diaspora sont appelés à se dessouder de Haiti à force de les repousser, il n'y aura plus de transfert. Alors nous avons plus intéret à les attirer. 
Si le nationalisme se définit à travers le respect de lois antinationales je suis antinationaliste. Mais si les intérêts des nationalistes passent par la réconciliation des nationaux avec eux-mêmes, et le rejet de toute forme d’exclusivisme nationaliste pour une inclusion qualitative de tous les fils et filles du pays je suis le premier des défenseurs de ce nationalisme éclairé.

Nicot Pierre.